Je suis toujours fasciné par la façon dont les cubains envisagent le sexe. Il semble qu’ici ça fasse partie intégrante du quotidien. Tout le monde en parle sans tabous, même le vieux de 67 ans chez qui je loge à Santiago où j’ai décidé de passer deux nuits. Ici le sexe c’est la vie, et pour beaucoup de cubains et de cubaines c’est aussi une opportunité pour obtenir quelques dollars et parfois trouver quelqu’un qui va les soutenir financièrement et/ou les épouser pour finalement avoir le passeport qui leur permettrait de quitter le pays.
Ne m’étant fait ouvertement draguer par un cubain qu’une seule fois, un épisode mémorable, il y a deux ans à Sancti Spiritus, je ne peux que parler des cubaines. Elles t’abordent sans complexe, te parlent d’amour et te proposent bien assez vite de passer un moment avec elles, parce qu' »une fois que tu as goûté à l’amour d’une cubaine tu ne veux plus jamais autre chose ». Il y a les professionnelles qui ne font que ça et qui sont sans intérêt, mais il y a aussi celles qui vont tenter plus timidement d’avoir mieux qu’un petit coup et quelques dollars. Même quand on leur dit qu’on est pas intéressé par du « sexo » elles font preuve d’une confiance inébranlable et sont certaines qu’elles arriveront quand même à te convaincre et obtenir ce qu’elles veulent. Pour la première fois hier, j’ai rencontré une cubaine qui a accepté l’idée qu’il fallait être mon amie seulement. Elle m’a servi de guide aujourd’hui et nous sommes allés nous promener en bateau dans la baie de Santiago.
Nous avons d’abord pris un camion de transport en commun qui nous a amené à un espèce de traversier. De là nous sommes allés sur une île en avons fait le tour et nous sommes revenus à Santiago. On a parlé de tout et de rien. Elle est vendeuse de vêtements, gagne assez pour avoir une vie confortable je crois, même s’il est toujours difficile de démêler les perceptions dans ce pays mystérieux. C’était agréable et sans pression.
En fin d’après midi, en rentrant, elle s’est arrêté pour faire quelques courses. En guise de remerciement, je lui ai payé son poulet.
Une fois à la casa, après avoir ouvert la serrure du bas, deux barrières cadenassées et la serrure de l’appartement pour entrer, j’ai changé mes pneus pour faire la route jusqu’à Baracoa. Demain je m’arrête à Guantanamo.