Lundi matin. Lever 6h30. Déjeûner à la cubaine avec fruits, oeufs etc. Serré mes sacoches et j’ai levé le camp assez vite. Comme c’est la première fois que je roule avec des sacoches, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Et bien je suis agréablement surpris. En dehors des montées, et quand la route est de mauvaise qualité, on ne perçois pas tant que ça le poids supplémentaire. Par contre la prudence est de mise quand ça descends.
La première partie de la journée est allé rondement. L’endorphine dans le tapis et le plaisir grisant d’avaler les kilomètres alors que la température était encore fraîche. En peu de temps, je me suis retrouvé à Puerto Padre. Souvenirs du voyage familial de l’an dernier, et particulièrement de cette photo de Maïté avec Don Quichote. J’en ai pris une autre pour la peine… Il commençait à faire chaud, alors j’ai avalé un helado et continué mon chemin. Il restait encore environ 60 kms. De ces kilomètres qui n’en finissent pas. Un faut plat permanent, des lignes droites interminables, et une chaleur écrasante. Ma stratégie de remplir de l’eau au robinet et de la chlorer fonctionne bien d’ailleurs. Je ne suis jamais déshydraté. Arrivé à Vasquez j’ai dîné avec une Pizza dans l’ambiance bruyante de la gare. Finalement, juste avant l’arrivée à Las Tunas, j’ai rechargé les batteries à la Mayabe!
Arrivé vers 14h à Las Tunas, je suis retourné à la casa de l’an dernier. Douche. Sieste et je vais voir si je suis en mesure d’envoyer tout ça…
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Passé la fin de l’après midi dans le coin du parc avec Foglia. D’un oeil distrait, je regardais les gros porcs allemands qui viennent chercher de la chair fraîche sur la terrasse du Cadillac. Chaque année c’est pareil, il y a toujours des gens qui pourraient être mon père qui sont là à profiter de la misère. C’est dégoûtant. Étonnament, comme j’étais tout seul, je n’ai jamais été dérangé ou approché ce qui contredit la version de Guy qui prétend toujours que les cubaines nous collent parce que je suis là. Et bien non. J’ai été plutôt tranquille. Le soleil tournant, j’ai perdu ma place à l’ombre et je suis allé me réfugier sur un banc dans le parc.
C’est une scène un peu étonnante qui s’y déroule. En effet depuis presque un an, le gouvernement cubain installe des points d’accès Wifi pour que les gens puissent surfer sur internet. Ça coûte 2CUC de l’heure ce qui est cher, mais semble abordable pour pas mal de monde. Il y a donc des familles qui viennent faire de la vidéoconférence, des jeunes qui vont sur facebook et autres etc. C’est un drôle de mélange et je ferai une photo au prochain. Au bout d’un moment, j’ai fini par me faire aborder par une jeune fille. J’ai discuté un peu avec elle, mais quand elle a compris que j’étais plus intéressé par la situation politique et du développement de l’île que par ses fesses elle a pris ses cliques et ses claques.
Je suis retourné au Cadillac après avoir mangé chez Lola. Rien d’extraordinaire ce paladar que m’avait recommandé le gars de la casa. Pas cher, mais vraiment ordinaire. Il y avait moins de monde que l’après midi. J’ai pris un verre de rhum et j’ai observé le manège des gens autour. Finalement à la table à côté de moi, deux gars se sont assis, dont un qui avait l’air plutôt sportif. Je lui ai demandé s’il était cycliste et j’ai eu deux « amis » pour la soirée. Il était coiffeur, et il prétendait travailler pour les touristes et faire parfois jusqu’à 500CUC par jour. On a discuté de choses et d’autres et plus particulièrement de la prostitution à Cuba. C’était très intéressant.
Maintenant dodo. Demain une centaine de kilomètre pour me rendre à Manzanillo. Le dernier endroit où je sois à peu près certain d’avoir de l’internet avant de disparaître quelques jours derrière la Sierra Maestra.