Depuis quelques heures, le ronronnement des réacteurs altère la mélodie de George Moustaki et de Manu Chao qui m’accompagnent. Me voilà assis dans le vol de Copa en direction du Panama, escale obligée pour arriver à Medellin en Colombie après être passé au dessus de Cuba et avoir eu un pincement au coeur. Pour la première fois je vais mettre les pieds (et les roues) en Amérique du Sud. C’est un mélange d’excitation et d’anxiété qui m’habite face à cette destination inconnue et pleine de mystère.
C’est sûr qu’avec mes périples en terres cubaines je me suis fait une idée des population latino-américaines, mais c’est sans aucun doute quelque chose de bien différent qui m’attend cette fois, dans un pays montagneux déchiré par des années de guerilla mais maintenant généralement apaisé. La Colombie et ses montagnes est probablement un terrain de jeu parfait pour un insatiable cycliste.
C’est toutefois une expérience bien différente qui m’attends puisque je suis parti sans ma monture. Je loue un vélo de montagne. Donc il faudra oublier les longs trajets que j’aime tant et prendre plus le temps. Monter plus, pousser le vélo peut-être dans les chemins ou la boue. Ça va probablement orienter mes choix en matière de cyclotourisme pour les années futures.
De partir début décembre c’est aussi différent. Pas encore eu le temps d’être mordu par l’hiver et d’avoir envie de fuir vers la chaleur. Pas encore eu le temps de vraiment faire mon grincheux de Noël, Ariane ayant eu la délicatesse d’attendre que je sois parti pour se plonger dans la *magie* des fêtes.
Au programme : 9 jours de vélo avec un groupe local (https://pedaleandoalma.com/) dans la province d’Antioquia autour de Medellin. On doit visiter les villages patrimoniaux de la région.
La suite n’est pas encore déterminée. Je vais probablement partir seul avec mes sacoches dans la région. On verra selon l’ambiance, la météo, mes envies, le terrain. Elle va dépendre des rencontres, des lieux, de ce que le hasard fera.