J’ai hésité longtemps avant de décider si je rentrais par la route du sud ou si je repassais par Moa comme l’an dernier. La route vers Moa est belle pendant une vingtaine de kilomètres où alternent asphalte détruit et chemin boueux, mais traverse ensuite une zone aride presque désertique et le chemin est cahoteux. Je préférais donc refaire un peu de montagne en remontant la Farola et retourner voir la mamie qui tient la casa où je logeait à Guantanamo. Une sacré femme avec un caractère bien latin qui me rappelait parfois les amis de ma grand-mère. Voilà donc une étape un peu longue, mais avec des conditions de route parfaites. En montant je remplis mes bouteilles dans les source, puis dans la descente un peu après Alto de Cotilla, voilà que je vois un homme avec un grand chapeau de paille poussant son vélo. C’était mon allemand qui s’en allait vers Baracoa après avoir passé une nuit chez mon ami Jose. Il me raconte qu’il a aussi passé du temps au village et qu’il y a laissé du linge de des pesos, se sentant un peu désemparé devant la situation des villageois. Je reprends ensuite la route et je roule rondement, le vent dans le dos jusqu’à Guantanamo, non sans m’arrêter prendre un verre et me faire draguer avant de quitter le littoral. Je rejoins facilement Guantanamo.